Tout a commencé en 1997, lorsque j’ai consacré le sujet de mon mémoire de DESS en ethnométhodologie à « la création d’un outil d’interprétation divinatoire ». Pour le réaliser, j’ai étudié différents jeux de cartes (Tarot de Marseille, de Jodorowsky, jeu des 32 cartes, Tarot Zen d’Osho…), le Yi Jing, la géomancie, etc.

Mais la démarche principale et la rédaction d’un journal de terrain consistaient à créer mon propre jeu ; le constat de mes recherches put ainsi montrer que tout jeu divinatoire étant fondé sur un système de croyances, tout comme l’identité de chaque individu, chacun d’entre nous pouvait construire son propre jeu.

Rapidement, je pus en faire l’expérience : le jeu que j’avais créé fonctionnait ! Dans le sens où il pouvait être porteur d’un message, d’une vérité (et pas la Vérité !) pour la personne qui l’utilisait. Quelques années plus tard, en 2004, après déjà plusieurs années d’un cheminement intérieur (analyse freudienne, « rebirthing », Trans-analyse…), ce mémoire devint le support pour la création d’un atelier : « Créez votre propre jeu divinatoire ». Le propos était alors d’amener les personnes à créer par différents outils un jeu inédit et original : le fruit de ce qui les définissait.

Chacun put voir, apparaître et se révéler, son propre système de croyances et son univers symbolique : ce qui reflétait son rapport à la vie, au monde, aux autres. Certaines personnes dessinèrent des cartes très abstraites, d’autres très « ordonnées » ou essentiellement « émotionnelles »…

Leur système de croyances ainsi révélé dans un espace créatif, elles pouvaient alors décider d’agir et d’ajuster ce qui ne leur correspondait plus, transformer ce qui les freinait dans leur épanouissement, combler des manques, etc. En créant de nouvelles cartes par exemple…

C’est aussi à cette époque que mon espace professionnel s’intensifia. Je passais de longues heures devant l’ordinateur. Pour échapper le soir à mes préoccupations, je me mis à dessiner des portraits au feutre noir, sur de grandes feuilles de papier. Un portrait en une ou deux soirées maximum.

Je finis au bout de quelques mois par en montrer quel-ques-uns et je fus encouragée par ceux qui m’accompagnaient depuis plusieurs années, Pol & Imanou, à continuer et à scanner mes dessins pour leur apporter de la couleur.

En deux / trois années, je créais ainsi une cinquantaine de dessins. Par ailleurs, je poursuivais ma formation en Trans-analyse®.

Comme le fruit d’une synthèse d’expériences éprouvées depuis plusieurs années en train d’émerger, naquit ainsi l’envie d’associer à chaque portrait, un nom de baptême, un texte qui décrirait la légende de naissance du personnage, sa dynamique corporelle, ses forces, ses « supers pouvoirs », ses agents toxiques, ses blessures, ses messages de vie, etc.

Des tribus de personnages s’imposèrent : la tribu des Eaux de Vie, des Cuiraçao, des Terres de Sable… auxquelles s’ajouta une cosmogénèse pour décrire l’émergence de la planète Mambatta où vivaient ces tribus.

Enfin, pour rejoindre la démarche initiatique qui m’animait, il me fallait trouver la clé qui permettrait au « joueur » d’accéder à un autre niveau de lecture du jeu. La carte du « Miroir » fut ainsi créée, comme la pierre angulaire du jeu. C’est la carte qui nous fait passer de « l’autre côté du miroir » de la réalité. En la tirant, le joueur découvre ainsi que chaque personnage du jeu représente une partie de la construction caractérielle de la personne qui avait créé le jeu, c’est-à-dire, moi-même. Que la cosmogénèse de la planète Mambatta est une métaphore de ma propre histoire. Que tout ce que nous voyons, aimons, n’aimons pas dans notre vie, passe sans cesse à travers le filtre, la projection, de notre propre histoire.

Que cette prise de conscience nous fait vivre à tous l’expérience de la « magnifique » subjectivité de nos croyances.

En 2010, ma compagne, Christine Gatineau, conceptrice du 1er Festival des Jeux pour la Connaissance de Soi (organisé par les éditions Le Souffle d’Or à Paris, au Centre d’Arts & d’Écologie Corporelle) me proposa d’animer un atelier de Tribal Tarot. C’était un challenge, car tout était à créer, mais je me suis rapidement rendu compte que mes expériences en Trans-analyse et en Wutao® me donnaient tous les ingrédients nécessaires pour faire du jeu de cartes une animation en 3D, à base de rythmes, de chants du souffle, de jeu, d’analyse corporelle, de forces vitales et d’énergies primordiales.

Tout était ainsi spontanément magnifiquement orchestré pour que naissent le site Internet et l’édition du jeu dans la foulée, à grandes enjambées !