V. Se mettre à nu
Mon utopie navigue dans les eaux profondes d’une humanité aimante. Se désirant, s’étreignant. Mélangée, métissée. Profondément liée, soudée, incorporée. Cuisinée, alchimiée.
Comment pourrait-il en être autrement ? Qu’avons-nous perdu à ce point ?
Pas de fausseté, pas de faux, pas de faux-semblant. Pas se toucher pour se toucher. Pas s’embrasser pour s’embrasser. Croire que l’on s’aime, que l’on va s’aimer. Vouloir absolument aimer.
Non. Enlever tout. Tous les costumes, toutes les peaux. Vraiment nus. Vulnérables. Tellement beaux, tellement humains. Simples. Simplement. Avec nos peurs, nos colères, nos dégoûts, nos timidités, nos violences. Nos tempêtes et nos violons. Nos joies et nos ignorances. Nos autorités et nos dignités. Nos blessures et nos forces.
Ce qui est là. Ni plus, ni moins. Généreux. Vibrants. Prêts à changer. Disponibles.
Totalement nouveaux. Totalement vivants.
Pleinement vides. Prêts à se vider de soi. A se remplir de l’autre. Prêts à s’accompagner. Prêts à accueillir l’autre. Etre. Sans aucun effort. Frugalité et abondance. Que tout recommence dans l’instant. A cet instant précis.
Et si c’était possible ? Est-ce que j’y crois moi-même ? Ou tout n’est-il que mirage ? Non. Oui. Si ! OUI !