III. Se toucher
Cette nostalgie originelle d’un même corps, d’une même entité. Ce souvenir archaïque des corps qui se tiennent chauds. Serrés les uns contre les autres. Cette mémoire reptilienne.
Ce primate qui est en moi, qui se rapproche. Pour être au plus près. Du contact. Tout prêt.
L’enfant qui rapproche son visage du mien. Pour sentir le regard, la présence, le vivant, l’amour.
Enlacer, prendre, serrer dans ses bras. Ma main dans sa main, toute forte serrée. Sa tête contre la mienne, toute proche, toute tendresse, tout amour.
Nos pieds qui se joignent, se glissent entre les interstices. Toujours le contact de la peau. Du plus intense au plus subtile. Du plus doux au plus dense.
Sentir le contact, la pression, l’intention, jusqu’au cœur des os. A la surface de l’épiderme. A deux centimètres de soi. Saurons-nous tenir la distance ?