Ces énergies qui m’animent… L’« apprenti(e) » trans-analyste est amené(e), au fur et à mesure de son cheminement, à découvrir les énergies qui animent sa vie : celles qui tantôt le « manipulent » et tantôt le « guident ». Pour y parvenir, le corps, vécu dans sa corporalité, est le lieu d’alchimie par excellence, le moyen concret de pouvoir se rencontrer et de commencer à se transformer. Au cœur de l’enseignement, la prise de conscience de la « roue des personnages » figure comme le pilier central du cheminement.
Du personnel au transpersonnel La Trans-analyse présente l’avantage de réunir deux notions souvent dissociées : d’un côté, la désignation d’un état de conscience propice à la découverte d’espaces méconnus, voire inconnus de soi — l’inconscient, l’espace méditatif, etc. — signifié par « trans- », et de l’autre, notre capacité à analyser, observer, traiter, comprendre et « conscientiser » (voir petit lexique p. 191) les phénomènes induits par cet état, signifié par « analyse ».
La transe apparaît dès lors comme l’accès idéal et incontournable à notre inconscient, un « état » spécifique qui nous permet d’aller du plus superficiel au plus profond, du personnel au transpersonnel — comme l’a si bien décrit Stanislav Grof. Les moyens utilisés en Trans-analyse pour « entrer dans l’état » sont : le Wutao, le « Souffle Alchimique » (5), l’analyse du mouvement et les arts scéniques à travers la « théâtralisation » ou la « mise en jeu énergétique des formes »
« Les plis de l’âme » La Trans-analyse nous enseigne que notre corps, modelé par les circonstances et les événements qui ont surgi dans notre histoire, laisse transparaître des « plis », des « formes » (bassin basculé vers l’arrière, plexus solaire affaissé, dos voûté…) et des dynamiques de vie qui sont autant de dynamiques de mouvement (le corps semble subir l’espace, être attiré vers le ciel…). Ces « formes » (voir petit lexique p. 191) résultent d’énergies enfouies, bloquées et contenues. Wilhelm Reich nous dirait que c’est l’onde orgastique qui est entravée. Nous pouvons, à travers notre cheminement, prendre conscience de ces « plis » : les accueillir, les respirer, les amplifier à travers des séances individuelles ou des ateliers. Nous pouvons les jouer dans un espace initiatique consacré où le public représente le monde. Il devient alors possible de les exprimer, de les libérer, de les « défroisser »… et de les transformer.
Quand nous entrons dans la « forme », quand nous l’incarnons, nous touchons un « état d’être » particulier. « L’état » nous permet de connaître le « fond » de la « forme », c’est-à-dire les sentiments, les pensées, les comportements et même la légende qui l’animent.
Le Tribal Tarot vous invite à vous familiariser avec cet enseignement profondément initiatique. Car vous saurez dès lors qu’en changeant de « forme », vous changez d’ « état » et vous changez le « fond » : vos émotions, vos pensées, vos attitudes, votre relation au monde et à vous-même se transforment.
La « Roue des personnages » Ces « formes » s’inscrivent dans un processus de trois cycles (cycle de déterminismes / actes de transformation / cycle d’accomplissement) appelé la « roue des personnages » ; chaque personnage correspondant à une « forme » (une posture, une dynamique de mouvement, des pensées, des émotions, des comportements spécifiques, un lien transgénérationnel, archétypal…).
La roue des personnages est née de l’observation consciente, par Pol Charoy et Imanou Risselard, du cycle de comportements dans lequel notre âme reste souvent enfermée : scénarios de vie qui se répètent, comportements qui s’enchaînent inlassablement. Ainsi, sans cesse passons-nous d’un comportement à l’autre, d’une énergie à une autre, d’un personnage à l’autre, « à l’insu de notre plein gré… », tant dans nos relations affectives que sociales. Par exemple : J’y vais… Et puis non… Il faut… J’en peux plus… J’y arriverai… Je n’sais pas… J’ai peur… Allez, rien ne peut m’arriver… Et de nouveau… J’y vais… Et puis non… C’est notre structure caractérielle qui s’est ainsi construite. Ce sont nos dynamiques de vie qui se sont adaptées au contexte dans lequel elles ont évolué. Tout ce cycle participe ainsi à la Maya, l’illusion du monde, la « comédie humaine ».
Cependant, la prise de conscience de ces comportements peut transformer ce cycle de « déterminismes », qui nous détermine (traditionnellement appelé en Orient « cycle du Karma »), en cycle d’accomplissement (« cycle du Dharma ») en passant par des actes de transformation.
Le peuple de la planète Mambatta vous propose ainsi 49 « formes »/personnages à découvrir… Vous entrerez bien sûr en résonance avec certaines d’entre elles plus qu’avec d’autres. Vous pourrez vous reconnaître ici ou là. Et vous découvrirez les super-pouvoirs de chaque forme comme autant de dynamiques de vie aux accents vertueux ou psychopathologiques.
« Ce que je joue de moi ne se joue plus de moi ! » Dans le processus complet de la Trans-analyse, la prise de conscience et la « mise en jeu énergétique » de notre roue caractérielle constitue une première étape. Notre cycle de déterminismes ainsi révélé, des blessures profondes (et initiatiques) liées à chacun des personnages apparaissent. Une « plongée » au cœur de ces blessures est nécessaire pour que se libèrent et se guérissent les « plaies » que seuls des actes réalisés en pleine conscience permettront d’apaiser : c’est la roue des actes de transformation.
L’ensemble de tous les actes posés permettent ensuite d’accéder à une troisième étape : la roue d’accomplissement qui voit fleurir et s’épanouir l’être/l’âme consciente dans sa plénitude. Cette dernière étape signifie que le feu d’observance (voir petit lexique p. 191) et le centre de la roue sont installés et imprègnent toutes les parties de l’être, que toutes les blessures des personnages de la roue ont été intégrées. De nombreux actes de transformation qui découlent de ces prises de conscience ont été réalisés et nos énergies ont été libérées : « Ici, écrit Giovanni Fusetti, on n’efface pas les blessures avec une chirurgie plastique, mais on les transforme en blessure initiatique où le mystère de la vie s’incarne ».
L’âme de la Trans-analyse : l’art de la métamorphose Sur un plan philosophique, la Trans-analyse initie pour la personne un mouvement qui la conduit de l’ancien au nouveau : d’anciens comportements ou habitudes vers une nouvelle compréhension d’elle-même et du monde. C’est aller quérir des énergies enfouies, pour ainsi dire « fossilisées », et les réveiller en leur réimpulsant une onde de vie. C’est un processus profondément incarné, dans le sens où chaque prise de conscience se vit dans la chair : le corps physique se transforme, les « plis » se défroissent et la dynamique énergétique mute. C’est à la fois la corporalité qui libère la conscience, mais aussi la conscience qui est agissante sur la corporalité. Le mystère de l’âme s’éveille et se révèle…